Viaduc de Monts et quartier d’Epiray

Si le viaduc de Monts m’était conté… Dimanche 20 mars 2016

Ce dimanche 20 mars 2016 une trentaine de personnes se sont retrouvées dès 10h du matin, rue des écoles, afin de découvrir ou redécouvrir le viaduc, un des monuments emblématiques de la commune de Monts.

Cette sortie débute d’abord par une présentation générale de l’ouvrage réalisée par Frédéric Grillet président de l’association. Ensuite, la découverte de panneaux d’exposition dont certains prêtés par le comité de quartier Beaumer- Epiray et d’autres réalisés par l’association, a permis de comprendre les grandes étapes de la construction du viaduc. Enfin, le groupe s’est rendu sur place, au pied du viaduc afin d’observer certains aspects techniques et d’admirer en réel l’œuvre dans toute sa majesté.

Ce viaduc en pierre est le monument le plus long de l’époque (milieu du 19ème siècle), c’est un joyau parmi les ouvrages du même type qui fait 750 m de long et compte 59 arches. Il fût construit de 1845 à 1848 et la voie ferrée fût inaugurée par le Président de la République Louis Napoléon Buonaparte (futur Napoléon III) le 1er juillet 1851.

Les recherches se sont faites à partir des ouvrages de Mr Jacques Maurice, des documents des archives départementales, des éléments apportés par le comité de quartier  ainsi que de la consultation de ressources sur internet…

L’exposé se déroule en deux temps : les aspects politiques et historiques, puis économiques et sociaux

La période de 1830 à 1870 fut chaotique alternant  royauté, république et empire pour aboutir en 1871 à la 3è République.

On assiste tout à la fois à une révolution industrielle avec, notamment, l’invention des moteurs et, conséquence logique, à une révolution dans le transport des marchandises.

En 1829 une réflexion est ouverte sur les voies ferrées et un inventaire se fait à propos de tout ce qui donne lieu à transport : voyageurs, porcelaine, vin, charbon, bestiaux, etc…

En 1840, la voie ferrée est déclarée d’utilité publique ; pour notre région sont concernées les lignes de : Paris-Orléans, Orléans-Tours, Tours-Nantes, Tours-Bordeaux. L’état finance les travaux, mais, les compagnies ferroviaires privées se créent afin d’exploiter ces lignes.

Cette révolution industrielle impactera Monts et créa une effervescence sur la commune avec l’arrivée de 500 ouvriers environ (charpentiers, maçons, terrassiers, conducteurs de chariot, casseurs de cailloux, etc…) . La commune comptait alors 1200 habitants environ.

Le chantier du viaduc sera lourd de conséquences pour les propriétaires terriens puisque certains seront expropriés de façon anticipée ou immédiate afin de prélever sur leurs terrains le ballast ainsi que le sable destinés au chantier.  Il y eut de nombreux litiges entre les propriétaires et l’état.

La famille Delaville Le Roux fut l’une des plus affectées par les réquisitions de terres.

Pour 47 Ares à l’époque on touchait 1740 francs de l’époque soit en euros 4385, l’indemnisation était tout à fait correcte.

Cet afflux de main d’œuvre obligea la commune à prévoir en renfort des soins ainsi que des logements supplémentaires.

Les ouvriers à l’époque touchaient  en tout et pour tout 2f 50 par jour pour une amplitude de travail de 10 h. Ce travail concernait les hommes, les femmes ainsi que les enfants de plus de huit ans, les enfants et les femmes n’avaient pas le droit de travailler de nuit.

Les revendications sociales commencent à s’organiser; des grèves d’ouvriers aboutissent à une hausse du prix de rémunération de l’heure.

Si l’on compare les temps de trajet entre 1852 et 2016 on constate que depuis l’époque de la malle poste, de la diligence, de la berline, du train, du TGV, puis de la LGV, le trajet entre Paris et Bordeaux est passé de 8 jours (diligence), à 8h (train), puis 3h (TGV) et enfin 2h (LVG)  en 2017.

Pour la construction du viaduc on utilisa de la pierre de Chauvigny, des pierres de Tauxigny, d’Athée et  de Joué, de la chaux de PAVIERS (Crouzilles), du sable de la Vallée de l’Indre et du bois de sapin pour les coffrages (cintres) des voûtes. Tout cela était amené par charrettes ou convoyé par wagonnets sur le chantier ce qui donna lieu a de nombreux accidents car il arrivait que les wagonnets s’emballent et finissent dans la rivière…

Pour monter les 59 arches du viaduc il  fallut 29 cintres en bois qui furent utilisés 2 fois pour étayer la totalité des voûtes.

Les arches sont numérotées de 1 à 59 en partant de la  Horaie pour aller vers la gare.

Cet ouvrage a résisté aux assauts de la seconde guerre mondiale malgré un impact sur la 30ème arche lors d’un torpillage allemand en 1944.

Les problèmes qui se sont posés à l’époque, à l’architecte en charge de la réalisation, Mr Romain Morandière, furent des problèmes d’étanchéité.

Les fondations reposent sur du sable, de la chaux et des blocs de pierre.

Pour ce qui concerne les fondations qui  sont dans l’eau de l’Indre, il a fallu construire des caissons qui ont été asséchés ensuite pour pouvoir les réaliser aux moments où l’Indre était à son plus bas niveau.

Il fallut construire un remblai non naturel sans doute avec les déblais afin de renforcer l’ouvrage et de le « paysager ». Des arbres et arbustes furent plantés sur ce remblai afin que leurs racines évitent le ravinement.

L’électrification de la voie interviendra en 1936/37 ???

Ce viaduc aura coûté à l’époque plus de 2 millions de francs (soit 4 millions d’euros) et on peut estimer à 80.000 m3 le volume de pierre nécessaire à sa réalisation.

Après le viaduc, nous avons découvert l’habitat de la seconde moitié du 19ème siècle, caractéristique par la présence de pierre et brique en façades.

Cette sortie-balade du viaduc s’est terminée autour d’un verre de l’amitié, chez l’un des membres de l’association, afin de permettre à tous d’échanger après cet exposé et cette belle balade à la découverte de notre patrimoine Montois.

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